C’est l’actualité récente qui nous encourage à parler aujourd’hui des ralentisseurs et plus particulièrement du coussin berlinois, largement utilisé dans les communes de notre pays. Il se trouve qu’un dos d’âne bien particulier fait le buzz ces derniers temps : dans le département de l’Oise, un de ces ralentisseurs présente la caractéristique originale d’être le plus gros de sa catégorie. Destiné à bloquer l’accès à une salle communale aux caravanes, il possède des dimensions titanesques : plus de huit mètres de long pour près de soixante-dix centimètres de hauteur ! C’est en partant de cette actualité insolite que nous allons parler de ce qui peut causer de la discorde parmi les instances communales et leurs administrés. Les ralentisseurs ne sont pas toujours aux normes et pas forcément placés comme il le faudrait afin d’assurer une bonne sécurité sur la route, en plus de permettre une fluidité satisfaisante des véhicules.

Quelques chiffres

Notre pays compte près de cinq cent mille ralentisseurs de tous types : dos d’ânes, coussins berlinois et autres bandes sonores se retrouvent absolument partout. Mais il se trouve qu’il y a un taux vertigineux d’entre eux qui ne respecteraient pas la réglementation en vigueur, jusqu’à présenter environ un bon tiers de ralentisseurs illégaux. Si vous êtes intéressé par ces régulateurs de vitesse sur la route, par exemple si vous travaillez au sein d’une collectivité locale, découvrez les modèles de coussins berlinois et autres ralentisseurs qui sont les plus efficaces et comment les installer correctement

Ce taux important de mauvaises installations est difficilement compréhensible par les associations d’automobilistes, qui se mobilisent de plus en plus pour faire respecter la loi. Pourtant, toutes les conditions de pose d’un ralentisseur sont précisées dans une loi de 1994, plus précisément un décret. Dans la documentation, on peut expressément lire comment mettre notamment un coussin berlinois : accompagnement du dispositif par une signalétique adaptée, distance d’installation du panneau indicateur, cas d’espèce où il est possible d’en installer et nulle part ailleurs. Nous allons justement voir ce qu’il en est.

Un cas d’école : le coussin berlinois

Dans l’article numéro trois de l’annexe du décret réglementant l’installation des coussins berlinois, il est expressément rappelé qu’ils doivent servir à ralentir les véhicules dans un rayon total faisant cent cinquante mètres et uniquement dans une zone imposant la vitesse maximale à trente kilomètres à l’heure en agglomération, ou alors dans des zones de forêt par exemple. Il faut également savoir qu’il y a d’autres restrictions, comme l’interdiction d’installer des coussins berlinois dans des portions de routes où le flux journalier dépasse les trois mille véhicules par jour, ou bien trois cents poids lourds. 

D’autres restrictions multiples existent en dehors de ces règles principales. C’est le cas notamment de l’impossibilité d’en placer à moins de deux cents mètres de la sortie d’un village ou d’une ville, ainsi qu’une route ne permettant pas de rouler à plus de soixante dix kilomètres à l’heure, ou encore si le dénivelé est trop important, etc. Avec la multiplicité des règles imposées pour l’installation des ralentisseurs et autres coussins berlinois, il n’est pas étonnant que des pouvoirs publics se trompent ou les installent sans prendre connaissance de toutes les obligations. 

Selon les ralentisseurs, les règles peuvent cependant changer et c’est le cas du coussin berlinois. Nommé ainsi, car il fut installé en masse en premier dans la capitale allemande, ce dispositif ne peut par exemple occuper toute la largeur de la chaussée ou être installé seul (il en faut un de chaque côté de la voie). Il faut donc bien choisir son modèle homologué auprès d’un constructeur, par exemple Sinoconcept. Chez eux, on peut trouver des modèles qui respectent la réglementation en vigueur, notamment le fait qu’ils doivent mesurer entre trois et quatre mètres de longueur, avec un peu moins de deux mètres de largeur, puis une hauteur ne dépassant pas les sept centimètres. 

Il est primordial qu’un coussin berlinois soit bien calibré et fabriqué avec les matériaux adéquats, car en cas de non-respect du cahier des charges, ils peuvent représenter un danger pour certains types de véhicules, dont les plus vulnérables sont les conducteurs de deux roues. En effet, lors des précipitations, la faible adhésion au revêtement du coussin berlinois peut provoquer des glissades en cas de pluie.